des "quelques amis" de 1840 .........aux "Amis des Guérin" d'aujourd'hui.........en passant par L'Amitié Guérinienne.
Historique d'un long cheminement...
15 mai 1840 : La Revue des deux mondes publie Le Centaure.
Seconde moitié du XIXe siècle
18 juillet 1912 : Première fête au Cayla.
Mai 1932-avril 1933 : Création de L'Amitié Guérinienne.
19 juillet 1936 : Première journée guérinienne au Cayla.
1968 - 1969 : Création de l'association "Les Amis des Guérin".
1991 : L'Amitié Guérinienne et "Les Amis des Guérin" ne font plus qu'un !
15 mai 1840 : La Revue des deux mondes publie Le Centaure
Moins d'un an après la mort de Maurice, dans la Revue des deux mondes, à la rubrique Poètes et romanciers modernes, George SAND écrivait un long article consacré à Maurice (George) de Guérin le qualifiant ainsi :
"un beau talent ignoré de lui-même et révélé seulement à quelques amis, aujourd'hui désireux de rendre hommage à sa mémoire par la publication d'un ou deux fragments de poésie, seul héritage qu'il ait laissé, comme malgré lui, à la postérité".
Le Centaure était ainsi publié pour la première fois à la fin de cet article suivie Glaucus. Cliquez ici pour afficher la liaison avec la page de la Revue des deux mondes permettant de lire (par téléchargement) la totalité de l'article de George Sand.
Seconde moitié du XIXe siècle :
Ces "quelques amis", parmi lesquels Jules Barbey d'Aurevilly et surtout G. S. Trebutien, vont être rejoints par de nombreux autres pour s'attacher à faire mieux connaître ce "beau talent ignoré" et à faire publier ses œuvres. Eugénie intervient elle aussi activement pour que soit reconnue l'oeuvre de son frère. Elle meurt en 1848 et paradoxalement, c'est une partie de ses oeuvres, les Reliquae, qui est publiée dès 1855, avant celles de son frère en 1861.
Ainsi donc, à la fin du XIXe siècle, ce n'est pas un seul talent qui est reconnu dans le milieu littéraire, mais deux.
Le 18 juillet 1912 : Première fête au Cayla
Le 18 juillet 1912 fut une date heureuse pour l'Albigeois. On fêta deux des plus illustres littérateurs du Tarn, Eugénie et Maurice de Guérin.
C'est en ces termes que débute le long récit des Fêtes du Cayla publié dans la Revue du Tarn-.
À l'initiative de l'abbé Moisset, curé d'Andillac, un comité d'organisation était constitué pour honorer, quelque cent ans après leur naissance, Maurice et Eugénie.
Ce n'étaient plus les quelques amis du début à être présents ce jour-là, mais plus de quatre mille (selon le Mémorial de Gaillac du 20 juillet 1912),venant de tout le Languedoc et d'ailleurs pour se réunir dans la commune d'Andillac, berceau tarnais dela famille des Guérin. Toutes les sociétés littéraires de la région y avaient leurs représentants.
Après la cérémonie religieuse célébrée par M. l'abbé FORT, archiprêtre de Gaillac et l'homélie donnée par M. le vicaire général Birot, ce fut l'inauguration du médaillon d'Eugénie et Maurice, oeuvre d'un autre albigeois, M. Gabriel Pech. Discours et communications se succédaient ensuite, à l'ombre d'un vieil ormeau, devant le cimetière.
Le repas pris au Cayla, en plein air dans la Garenne des Buis, réunissait 400 convives.
L'après-midi, consacrée à diverses communications, se terminait par l'intervention de M. Le Braz, professeur à l'Université de Rennes, traçant un impressionnant tableau de Maurice à La Chesnaie, auprès de Lamenais.
Ensuite.... Il faudra attendre le 19 juillet 1936 pour que soit organisée la première journée guérinienne !
10 mai 1932 : Création de L'Amitié Guérinienne.
Mgr Émile BARTHÉS, M. l'Abbé Émile DECAHORS et M. le Chanoine Fernand BARTHE, envisagent de créer un Bulletin des Amis des Guérin, annoncé ensuite par un feuillet de quatre pages en septembre 1932, dans lequel les trois fondateurs écrivaient :
Il y a de par le monde un nombre - que nous croyons important - d"Amis de Maurice et d'Eugénie de Guérin". Société spirituelle et invisible, dont les membres s'ignorent les uns les autres, l'Amitié Guérinienne aspire à se donner un corps.
Ils annoncent l'opportunité de création d'une revue, dont la parution serait trimestrielle, et qui publierait les textes des deux auteurs du Cayla, des études, etc... Ils invitent leurs correspondants à souscrire un abonnement, nécessaire au financement de cette parution.
Leur message est entendu : une souscription de plus de trois cents abonnements permet, le 8 avril 1933, la parution du premier numéro de L'Amitié Guérinienne sous-titré : Bulletin trimestriel des "Amis des Guérin".
Ainsi, pour la première fois, le "corps" des Amis des Guérin est constitué par les abonnés à L'Amtié Guérinienne. Leur liste est d'ailleurs régulièrement publiée dans la revue.
Sans avoir pour autant une personnalité juridique, ces Amis sont considérés de fait comme "Société des Amis des Guérin" et cités ainsi dans la désignation des membres du Conseil d'Administration de l'Établissement public du musée Maurice et Eugénie de Guérin. Les deux premiers amis choisis pour ces postes sont M. Marchandeau (Touny Léris) et l’abbé Fernand Barthe, secrétaire de cette Société.
Cette situation a perduré jusqu'en 1968 !!
19 juillet 1936 : Première journée guérinienne.
Dans les Nouvelles Littéraires du 1er août 1936, on pouvait lire :
Après la grande manifestation de 1912, le culte guérinien avait paru s'éteindre. Il n'en était rien. Au contraire ; l'Amitié guérinienne se formait, étendant ses racines un peu partout, en France et même à l'étranger, si bien que le 19 juillet 1936 une journée guérinienne put être organisée à Andillac.
Le n° 3 - Juillet-Septembre 1936 de L'Amitié Guérinienne débutait ainsi l'article consacré à cette journée :
Notre première réunion d'Amitié guérinienne a dépassé notre attente : par le nombre des assistants, par le charme des heures passées à méditer de belles pages parmi la paix de cette campagne retirée, par l'atmosphère des âmes toute de cordialité et de simplicité, comme par celle du ciel limpide et douce, ce fut une oasis dans nos vies que cette journée d'Andillac.
Cette journée réunissait, avec les guériniens, de nombreuses personnalités, dont M. Ducombeau, préfet du Tarn.
Le programme était particulièrement dense :
Le matin,
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Cérémonie du souvenir au cimetière d'Andillac.
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Messe à Andillac, célébrée par l'abbé Fernand Barthe qui a également donné l'homélie
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Première séance littéraire sur la place, "à l'ombre du grand "Sully" qui suffit à la couvrir toute" avec allocution de l'abbé Decahors et lecture de pages choisies de Maurice et d'Eugénie.
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Déjeuner, également sur la place d'Andillac, suivi d'un long toast de M. Jean Calvet, maire de Gaillac.
L'après-midi,
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Accueil au château du Cayla, "où M. Mazuc de Guérin nous fait les honneurs de sa demeure..." et "il a sorti pour nous de précieuses reliques...", souvenirs de Maurice et Eugénie.
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Seconde séance littéraire dans "la garenne des buis" : poèmes, communications,...
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En fin d'après-midi, visite de Gaillac, son parc et son musée.