L’article de l’Amitié Guérinienne – Août 2015

Août 2015

Début de l’article de Jean Peyrade, publié dans le n° 152 – Printemps 1987.

QUAND EUGÉNIE DE GUÉRIN S’INTÉRESSAIT À LA POLITIQUE

 C’est au lendemain des journées insurrectionnelles de juillet 1830 qu’Eugénie de Guérin parle pour la première fois de la situation politique dans sa Correspondance. «Parlons un peu de la politique» écrit-elle à Louise de Bayne et, légitimiste comme tous les siens et comme toute la noblesse du Tarn, elle se déchaîne contre Louis-Philippe !

Navrée de l’abdication de Charles X, elle n’admet pas l’accession au trône du duc d’Orléans qu’elle méprise au point de le désigner dans ses lettres à ses amies sous le seul nom de Philippe souvent orthographié sans majuscule! ‘Elle s’indigne du comportement des représentants locaux de son gouvernement en 1830 et 1831 et surtout, les années suivantes, de la répression féroce des émeutes de la misère de Lyon et de Paris.

L’adolescence et la jeunesse d’Eugénie de Guérin ont correspondu avec la période de la Restauration. Née au début de l’Empire, elle n’a connu que par ouï-dire les drames de la Révolution. On peut penser que ce qui s’est passé de l’exécution de Louis XVI au début du règne de Louis XVIII n’a été, à ses yeux, qu’un accident dans le cours de l’histoire de la France.

Rois de droit divin, les Bourbons règnent de nouveau: Charles X a reçu l’onction du sacre. Pour elle, la France est gouvernée comme elle doit l’être. Le problème de la liberté de la presse, l’archaïsme de la politique ultra de Polignac lui ont échappé. Elle n’a pas à proprement parler de culture politique. Connaît-elle la teneur des fameuses ordonnances qui ont déclenché l’insurrection parisienne ? Rien n’est moins sûr. Sait-elle même que Charles X pour sauver son trône a annulé ces ordonnances, renvoyé Polignac, appelé Mortemart à la Présidence du Conseil et devant son impuissance à maîtriser la situation, nommé le duc d’Orléans «lieutenant général du royaume » ? Pour elle, Charles X était le roi légitime et Louis-Philippe n’est qu’un usurpateur.

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Sur le même sujet, vous pouvez demander à recevoir l’article d’Alain Soriano
“Eugénie et le monde : politique et faits divers.” (Référence 174-01)

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