Après la mort de Maurice

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Extrait de la préface de Mgr Émile Barthés, présentant Eugénie de Guérin.
Pas à pas, j’ai suivi Eugénie de Guêrin sur le chemin tourmenté de son existence terrestre. Après avoir marqué les diverses influences qui se sont exercées sur elle, je me suis efforcé de décrire exactement son enfance et sa formation au sein de sa famille, ainsi que l’éveil de ses facultés intellectuelles et morales dont l’essor a été rapide et merveilleux. Elle n’a jamais été inférieure à sa tâche. Dévouement et travail, poésie et prière, affection filiale, sentiment de l’amitié, amour fraternel, générosité devant la souffrance se sont partagés son âme. Impossible de ne pas se laisser captiver par la grâce de ses écrits, de ne pas admirer la vaillance et la noblesse de son caractère. Les souffrances qu’elle supporta après la mort de son frère, la solitude des dernières années, la tristesse de son agonie et de sa mort touchent jusqu’aux larmes. Je ne sais si je m’abuse, mais il me semble que ce fut une des belles âmes de ce xrxe siècle qui en compte un si grand nombre, une des vies les plus prenantes et les mieux remplies de cette période romantique dont on s’apprête à fêter le centenaire, une des gloires les plus pares de la France.

Jusqu’ici, malgré la réputation dont elle jouissait, ou plutôt à cause de cette réputation même, elle était fort imparfaitement connue. Elle apparaissait comme une sainte de calendrier et de vitrail de cathédrale, hiératique, et étérée, diaphane, sans mouvement et sans vie, un peu lointaine. Beaucoup la considéraient seulement comme une aimable campagnarde, pieuse et instruite, lisant Platon au coin du feu de la cuisine en surveillant le dîner des domestiques, comme une artiste dont les talents avaient été presque à demi arrêtés dans leur développement par des directeurs sévères, troussant gentiment de jolies mais longues lettres sentimentales, aimant de tout son cœur son père et son frère Maurice, mais vivant dans un monde idéal, loin du nôtre.

En réalité, on la soupçonnait plus qu’on ne la connaissait. Les documents qui sont passés entre mes mains m’ont permis de préciser cette figure trop simplifiée et de la replacer dons son milieu. Le petit monde dans lequel elle s’agite n’est pas quelconque; il ne manque pas de caractère. Ils m’ont servi surtout à tracer d’elle un portrait plus accusé et à la faire revivre de sa véritable vie.

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Description

Auteur            Mgr Émile Barthés
Éditeur           Librairie Lecoffre, Paris – Imprimerie coopérative du S O, Albi
Parution        1929
Format          16,5x25x3,5 cm
Nb Pages       358 pages
Poids              630 gr
3 planches hors texte

Table des matières détaillée.
Répertoire alphabétique.

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